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Rapport annuel du groupe BLS 2018

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Contexte économique

Les transports publics jouissent d’une grande popularité en Suisse et connaissent un développement continu. Le nombre de voyageurs est en augmentation constante depuis plusieurs ­années. Le 31 octobre 2018, le Conseil fédéral a décidé d’investir 11,9 milliards de francs au total pour l’étape d’aménagement 2035 de l’infrastructure ferroviaire.
Cette étape tient compte de la croissance démographique prévue tout en permettant d’élargir l’offre. Comptant parmi les plus grandes entreprises de transport du pays, BLS est l’un des acteurs du système suisse des transports publics en pleine croissance.

Plus de concurrence dans le trafic grandes lignes

En septembre 2017, BLS a introduit auprès de l’Office fédéral des transports (OFT) une requête pour ­l’exploitation de cinq lignes du trafic grandes lignes. En juin 2018, l’OFT a rendu sa décision et a octroyé à BLS la concession des lignes du trafic grandes lignes Bern–Biel/Bienne et Bern–Burgdorf–Olten à compter du changement d’horaire de décembre 2019. Les CFF ont introduit un recours contre cette décision devant le Tribunal administratif fédéral. Nous ne savons donc pas encore à partir de quand BLS ­desservira les deux lignes du trafic grandes lignes. BLS poursuit néanmoins ses travaux de planification et de préparation en gardant la date de décembre 2019 comme échéance pour la mise en service.

Pression croissante des coûts dans les ­domaines réglementaires

Comme tous les prestataires des transports publics, BLS perçoit une pression croissante en matière de coûts et d’efficacité de la part de la Confédération et des cantons. Dans le même temps, BLS réalise actuellement des investissements importants pour moderniser son parc de véhicules et ses ateliers. L’entreprise entière gagnera ainsi en efficacité et disposera de processus simplifiés à tous les niveaux. En 2018, BLS a lancé un programme d’amélioration de l’efficacité qui prévoit la réduction progressive de ses coûts totaux de 50 à 60 millions de francs par an jusqu’en 2023. En raison du lancement de ce programme, le résultat courant a été grevé d’une provision de restructuration de 12,6 millions de francs durant l’année sous revue.


Développement commercial

Un chiffres d’affaires net de CHF 1118,2 millions de francs a été réalisé durant l’exercice sous revue, ce qui ­correspond à une croissance organique de 74,7 millions de francs (+7,2 pour cent) par rapport à ­l’année précédente. BLS enregistre ainsi une croissance supérieure à ses attentes. Les produits des transports ont augmenté dans tous les segments.

Chiffre d’affaires du groupe par segment

en millions de francs

2018

2017

Mobilité des ­voyageurs

554,2

527,5

Infrastructure

390,3

376,7

Trafic ­marchandises

229,6

193,9

Immobilier

2,6

1,3

Corporate/autre

73,1

79,1

Éliminations

–131,6

–135,0

Création / lancement du segment immobilier le 1er juillet 2017: pas encore d’année de comparaison entière.

Évolution du chiffre d’affaires Mobilité des voyageurs

Dans le segment Mobilité des voyageurs, BLS a augmenté son chiffre d’affaires de 26,7 millions de francs, le portant ainsi à 554,2 millions. Le chiffre d’affaires se compose essentiellement des produits des transports (272,2 millions de francs) et des indemnités (189,6 millions de francs). Le segment Mobilité des voyageurs a en outre enregistré 53,2 millions de francs de prestations propres et 39,2 millions de francs d’autres produits.Les autres produits comprennent notamment les ventes de matériel, les prestations de construction et d’entretien, les produits nets résultant des produits des commissions et les diminutions de produit.

Produits des transports
Les produits des transports se sont élevés à 272,2 millions de francs au cours de l’exercice sous revue et ont donc augmenté de 28,5 millions de francs par rapport à l’année précédente (+11,7 pour cent). Parallèlement à une croissance générale du marché pour tous les assortiments, l’établissement d’abonnements généraux et demi-tarif dans les transports publics a ­augmenté durablement. Au sein du trafic voyageurs régional Rail, l’extension de l’offre du RegioExpress Brig–Domodossola, des versements compensatoires apériodiques avec effet rétro­actif et la mise à jour ordinaire des paramètres de calcul pour le transfert des produits ont également eu un effet positif sur les produits des transports.

Nombre de voyageurs

millions

+ %

Le nombre de passagers des transports publics en Suisse progresse constamment depuis des années. En 2018, les trains, bus et bateaux de BLS ont transporté 66,3 millions de personnes au total.

Le trafic régional Bus enregistre pour sa part une hausse de ses produits des transports de 0,1 million de francs. S’agissant de la navigation, BLS a augmenté son chiffre d’affaires de 1,2 million de francs, un résultat favorisé en particulier par les conditions météorologiques favorables, la forte demande des clients étrangers et la hausse des activités dans le domaine des courses spéciales. La hausse du chiffre d’affaires de 2,8 millions de francs dans le secteur du transport autos ­s’explique essentiellement par la reprise du transport autos au Simplon en décembre 2017.

Voyageurs-kilomètres train (en millions de kilométres)

+2,0%

920,4

2014

933,0

2015

981,3

2016

1013,4

2017

1034,0

2018

2014

920,4

2015

933,0

2016

981,3

2017

1013,4

2018

+2,0%

1034,0

La demande augmente: en 2018, les voyageurs ont parcouru 1,034 milliard de kilomètres dans les trains BLS. D’ici 2030, on estime que ce chiffre augmentera d’un quart. BLS achète 52 nouveaux trains pour le trafic régional et développe son infrastructure pour faire face à cette croissance.

Indemnités
En 2018, BLS a reçu 189,6 millions de francs d’indemnités dans le segment Mobilité des voyageurs, c’est-à-dire 4,9 millions de francs de moins que l’année précédente (–2,5 pour cent). Le trafic régional Train et le trafic régional Bus sont tous deux ­indemnisés par les cantons commanditaires et la Confédération. Le transport autos au Simplon est indemnisé par le canton du Valais.

Indemnisations dans le transport régional

–2,5%

198,1 millions

2014

205,8 millions

2015

193,6 millions

2016

194,5 millions

2017

189,6 millions

2018

2014

198,1 millions

2015

205,8 millions

2016

193,6 millions

2017

194,5 millions

2018

–2,5%

189,6 millions

Malgré des prestations de transport en constante augmentation, les indemnisations étaient en léger recul ces cinq dernières années dans le trafic voyageurs régional. Sur la même période, les recettes générées par la vente de billets de BLS ont progressé, grâce au nombre de voyageurs en hausse. Nous améliorons ainsi notre taux de rentabilité tout en délestant les pouvoirs publics.

Évolution du chiffre d’affaires Infrastructure

Durant la période écoulée, BLS a facturé 84,6 millions de francs aux entreprises de transport ferroviaire (ETF) qui circulent sur son infrastructure pour l’utilisation de celle-ci (+1,9 pour cent). À côté de cela, le segment Infrastructure se finance principalement via les indemnités provenant du fonds d’infrastructure ferroviaire. Au total, les indemnités ont augmenté, passant de 229,8 millions de francs à 242,3 millions de francs. L’indemnité pour la couverture des frais d’exploitation a cependant baissé, passant de 75,8 millions à 66,3 millions de francs, grâce à une diminution de la base de coûts et à un gain exceptionnel ­réalisé l’année dernière sur la vente de sites. ­L’indemnité d’amortissement a par contre augmenté de 22,0 millions de francs à la suite d’amortissements plus ­élevés, de sorties d’immobilisations et d’investisse­ments non portés à l’actif, et s’est établie à 176,0 millions de francs. Le segment Infra­structure a en outre enregistré 40,7 millions de francs de prestations propres (–2,5 pour cent) et 22,8 millions de francs d’autres produits (+3,0 pour cent).

Évolution du chiffre d’affaires Trafic marchandises

Par rapport à l’année précédente, le chiffre d’affaires du Trafic marchandises a augmenté de 35,6 millions de francs et s’élève à 229,6 millions de francs (+18,4 pour cent). La hausse du produit des prestations de transport s’explique essentiellement par l’augmentation du nombre de produits pris en charge par BLS Cargo SA en tant que transporteur principal. Le Trafic marchandises a par ailleurs profité d’un taux de change franc suisse/euro plus élevé.

Avec 17’051 trains, le volume du trafic est légèrement inférieur au niveau de l’année précédente (17’529 trains). Malgré la baisse du volume du trafic, les prestations de transport mesurées en tonnes-kilomètres nettes ont progressé de 9,9 pour cent par rapport à l’année précédente, le nombre moyen de tonnes de marchandises par train ayant augmenté.

Part de marché du trafic de marchandises

%

+ points de pourcentage

En 2018, BLS a augmenté ses parts de marché dans le transit alpin de 27 à 30 pour cent. Aujourd’hui, près d’un train de marchandises sur trois circulant en Suisse appartient à BLS.

Évolution du chiffre d’affaires Immobilier

Avec un chiffre d’affaires de 2,6 millions de francs, le segment Immobilier est le plus petit de BLS. Ce segment ayant vu le jour avec la création de BLS Immobiliers SA au 1er juillet 2017, la comparaison avec les ­valeurs de l’année précédente n’est pas pertinente. Le chiffre d’affaires résulte des immeubles et sites qui ont été apportés lors de la fondation de l’entreprise et sont administrés et loués. Le développement de divers sites est en projet.

Autres produits/activités du groupe

Totalisant 73,1 millions de francs, les autres produits/activités du groupe ont baissé de 6,0 millions de francs par rapport à l’année précédente, ce qui est majoritairement dû à une diminution des produits des ateliers et des produits de location à des tiers.

Charges d’exploitation

En 2018, les charges d’exploitation (hors charges de personnel) ont progressé de 44,2 millions de francs pour s’établir à 460,7 millions de francs (+10,6 pour cent). Proportionnellement, elles ont donc augmenté davantage que le chiffre d’affaires, le rapport entre charges d’exploitation et chiffre d’affaires étant de 41,2 pour cent (contre 39,9 pour cent l’année précédente). La hausse des charges d’exploitation est principalement causée par les prestations d’exploitation de tiers, qui ont progressé de 45,6 millions de francs (+20,9 pour cent). Cela s’explique en grande partie par l’augmentation des coûts de production dans le trafic marchandises (achat de prestations de transport/coûts des sillons à l’étranger). Les charges de matériel ont augmenté de 7,9 millions de francs (+12,7 pour cent), la majorité des coûts provenant de la consommation de pièces détachées. La baisse des primes d’assurance, du courant de traction, des coûts d’entretien ainsi que des taxes et redevances, entre autres, a permis de réduire les autres charges d’exploitation de 9,2 millions de francs au total (–6,8 pour cent).

Charges de personnel

Durant la période sous revue, les charges de personnel ont atteint 367,9 millions de francs, contre 355,0 millions de francs ­l’année précédente. La croissance de 3,6 pour cent est principalement due à la provision de restructuration réalisée durant l’exercice sous revue.

Effectifs du groupe BLS

Effectifs du groupe BLS

3195

100%

2018

2017

Production ferroviaire

1527

47.8%

1452

45.9%

Infrastructure (BLS Netz AG)

780

24.4%

783

24.8%

Trafic voyageurs

349

10.9%

411

13.0%

Fonctions centrales

270

8.5%

269

8.5%

BLS Cargo SA et filiales

148

4.6%

130

4.1%

Busland AG

121

3.8%

117

3.7%

Résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et ­amortissements (EBITDA)

Le résultat d’exploitation avant intérêts, ­impôts et amortissements (EBITDA) a ­progressé de 17,7 millions au cours de l’exercice et s’est établi à 289,7 millions de francs. La marge EBITDA affiche une baisse marginale de 26,1 pour cent à 25,9 pour cent.

Amortissements

Durant la période sous revue, les amortissements ont augmenté de 11,1 millions pour atteindre 256,7 millions de francs. Les amortissements sur les immobilisations corporelles ont ­progressé de 11,5 millions de francs, tandis que ceux sur les ­immobilisations incorporelles ont baissé de 0,4 million de francs. Les amortissements englobent une correction de valeur de 7,0 millions de francs dans le domaine de la navigation. La raison de cette correction est un faible potentiel de résultat dû à des raisons structurelles.

Résultat d’exploitation

Le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) s’est élevé à 33,0 millions de francs durant l’exercice écoulé. Il dépasse ainsi l’EBIT de l’année précédente de 6,5 millions de francs et la marge EBIT est passée de 2,5 pour cent à 3,0 pour cent.

Résultat financier, impôts

Au cours de l’exercice, les charges financières nettes ont augmenté de 1,6 million et se sont fixées à 8,9 millions de francs. Cette évolution est causée, d’une part, par le résultat nettement inférieur des participations mises en équivalence (0,1 million de francs contre 0,7 million de francs l’année précédente) et, d’autre part, par le résultat de change négatif (–0,7 million de francs). Les capitaux de tiers supplémentaires portant intérêt n’ont pas eu d’influence majeure sur le résultat durant l’année sous revue, car ces capitaux n’ont été comptabilisés qu’au 12 décembre 2018. Au cours de l’exercice, les impôts sur le résultat ont augmenté de 0,8 million pour s’établir à 1,9 million de francs.

Charges extraordinaires

En 2018, la Révision de l’OFT a mené à BLS un examen des coûts structurels sous l’angle du droit des subventions. Il a été constaté à cette occasion que certains effets dans l’application du ­modèle de charges d’intérêt durant les années 2014 à 2017 ont entraîné une différence de 29,35 millions de francs entre les ­intérêts calculés et les intérêts effectifs. La BLS SA a signé un accord avec l’OFT portant sur la compensation des différences de charges d’intérêt préfinancées et encaissées. Cet accord contraint BLS à verser ces fonds, d’un montant de 29,35 millions de francs, au Trafic voyageurs régional durant les années suivantes à titre de compensation. Par conséquent, une provision équivalente pour les différences de charges d’intérêt a été inscrite dans les comptes annuels 2018 de la BLS SA.

Bénéfice net et participations minoritaires

Durant l’exercice écoulé, le résultat d’entreprise, participations minoritaires incluses, s’est établi à –7,2 millions de francs, soit une baisse de 25,1 millions de francs par rapport à l’année précédente (–140,2 pour cent).
En raison des bons résultats de BLS Netz AG et de BLS Cargo SA, les participations ­minoritaires ont connu une très forte croissance (de 2,4 millions de francs) et ont atteint 5,4 millions de francs. Après déduction des participations minoritaires, il en ressort donc une perte nette de 12,6 millions de francs. Les bénéfices suivants ont été réalisés dans les différents segments:

Bénéfice du groupe par segment (excl. participations minoritaires)

en millions de francs

2018

2017

Mobilité des voyageurs

–22,3

13,0

Infrastructure

1,3

1,3

Trafic ­marchandises

2,3

6,5

Immobilier

0,5

0,3

Corporate/autre

6,8

9,3

Éliminations

–1,2

–15,5

Le segment Mobilité des voyageurs regroupe différents modèles d’affaires, dont certains donnent droit à des indemnités et font dès lors l’objet d’un rapport réglementaire. En vue d’offrir une plus grande transparence, les résultats à communiquer sur le plan réglementaire sont indiqués ci-après.

Résultats des sous-domaines de la Mobilité des voyageurs

en millions de francs

2018

2017

Trafic régional Rail national

19,7

–1,0

Trafic régional Rail international

–0,6

–0,3

Trafic régional et local Bus

0,5

0,6

Transport autos

0,3

0,8

Navigation

–6,6

–3,1

Les résultats se fondent sur la base de données réglementaire.

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Situation de fortune et financement

À la suite des activités opérationnelles et des investissements réalisés dans ce cadre, la somme du bilan a augmenté de 210,4 millions de francs en glissement annuel (+4,1 pour cent). Les principaux changements au niveau de l’actif portent sur les liquidités ainsi que sur les immo­bilisations corporelles et financières. La hausse de 42,0 millions pour les liquidités et de 69,0 millions pour les immobilisations financières s’explique par les emprunts obligataires initiaux d’un montant de 200 millions de francs. Une partie de ces fonds n’étant utilisée que dans le courant de l’année 2019, elle a été placée dans des dépôts à court terme (moins de trois mois, fonds de liquidités) ainsi que dans des dépôts à terme de douze à quinze mois (autres ­immobilisations financières) en vue de limiter les intérêts négatifs. La hausse de 53,6 millions de francs pour les immobilisations corporelles résulte du maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé.

L’actif circulant net opérationnel négatif, typique de la branche, est passé de
–46,7 millions de francs à –3,3 millions de francs durant l’exercice. Les causes principales de cette évolution sont un volume de créances supérieur à la date de référence (+16,3 millions de francs) et des prestations non facturées (quelque 18,5 millions de francs d’indemnités pas encore versées).

Sur le plan du financement, le maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé a entraîné des hausses significatives au niveau des capitaux de tiers à long terme rémunérés. Le 12 décembre 2018, deux emprunts obligataires d’un montant total de 200 millions de francs ont notamment été émis en vue de financer des investissements dans le domaine indemnisé de la BLS SA. Le groupe a par ailleurs contracté un volume total de crédit de 14,5 millions de francs sur l’ensemble de ses entreprises.

Durant l’année sous revue, les capitaux propres ont baissé de 7,2 millions de francs, tandis que les participations minoritaires ont augmenté de 5,4 millions de francs. La part des fonds propres a diminué et s’élève à 18,6 pour cent, contre 19,5 pour cent à la fin de l’année précédente. La cause de cette baisse réside principalement dans le résultat annuel ainsi que dans l’augmentation de la somme du bilan, et plus exactement dans la croissance des capitaux de tiers évoquée précédemment.

L’endettement net a augmenté, passant de 3908 millions de francs à 4067 millions de francs. Proportionnellement à l’EBITDA, il a par contre diminué et affiche un ratio de 14,0 fois, contre 14,4 fois auparavant.


Flux monétaire

Le flux monétaire issu des activités d’exploitation se chiffre à 207,4 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une réduction de 43,8 millions par rapport à l’année précédente. Cette dernière découle pour l’essentiel de la baisse du résultat annuel, lequel s’élève à –7,2 millions de francs, de l’imputation de prêts sans incidence sur la trésorerie pour un montant de 34,6 millions de francs ainsi que de la variation de l’actif circulant net de 43,4 millions de francs. Les amortissements plus élevés n’ont pu être que partiellement compensés.

Le flux monétaire issu des activités d’investissement a atteint 389,0 millions de francs en 2018, ce qui correspond à une hausse de 89,5 millions de francs par rapport à l’année précédente, la somme investie dans les immobilisations corporelles ayant augmenté de 21,0 millions de francs et celle dans les immobilisations financières de 69,9 millions de francs. Au total, 320,2 millions de francs ont été investis dans des immobilisations corporelles durant l’exercice, les nouveaux investissements les plus importants émanant de la BLS SA (100,4 millions de francs) et de BLS Netz AG (208,0 millions de francs). Chez la BLS SA, les investissements portent principalement sur l’acquisition de 52 nouveaux trains régionaux, la commande de huit trains MUTZ supplémentaires et la modernisation des ateliers. Chez BLS Netz AG, les investissements ont été réalisés dans le cadre du maintien général de la qualité du réseau, avec notamment la mise en application de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand) et la construction du nouveau tunnel de Rosshäusern. Il en résulte un flux de trésorerie disponible négatif de 181,7 millions de francs pour 2018.

Le flux monétaire issu des activités de financement s’élève à 223,7 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une augmentation de 206,9 millions par rapport à l’année précédente. Cette hausse est principalement due à l’émission d’emprunts de 200 millions de francs ainsi qu’à un prêt à long terme sans service de l’intérêt contracté pour un montant de 13,9 millions de francs.

Le résultat est une variation nette positive des liquidités de 42,0 millions de francs. À la fin de l’exercice 2018, les liquidités s’élevaient à 225,9 millions de francs.

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Appréciation du risque

Le groupe BLS évoluant dans un environnement fortement régulé et dominé par des acteurs institutionnels, il n’a, par le passé, été exposé à aucun risque majeur. Cependant, la situation, tant à l’intérieur du groupe qu’en dehors, change très fortement à l’heure actuelle. Aussi BLS a-t-elle ­intensifié ses activités de gestion des risques, ce qui se traduit tout particulièrement par des intervalles d’actualisation plus courts et par l’introduction progressive d’une appréciation quantitative du risque, laquelle fournit, à l’aide de modèles de simulation, un budget prévisionnel ajusté au facteur risque.

Objectifs et organisation

BLS opère une gestion des risques à l’échelle du groupe, qui est axée sur les besoins du conseil ­d’administration et de la direction du groupe. Afin d’assurer une gestion d’entreprise efficace, la gestion des risques fait partie intégrante de la planification d’entreprise, elle complète les prévisions financières et intervient directement dans la prise de décisions. Sur le plan opérationnel, elle aide les cadres dirigeants à prioriser les champs d’action et les mesures. Dans le cadre du processus de gestion des risques, ces derniers sont identifiés aux différents échelons, ils sont appréciés et l’état des mesures y relatives est évalué. Une matrice d’évaluation des risques uniforme à l’échelle du groupe et dotée d’échelles de dommages basées sur la capacité des différents ­domaines et filiales à supporter les risques constitue le fondement de l’évaluation, de la catégorisation et du reporting standardisés des risques.

Processus

Chaque année, le conseil d’administration réalise une appréciation du risque à l’intention de la direction. Dans son rapport sur les risques, elle présente notamment les risques majeurs actuels de BLS. Les risques sont saisis par domaine et projet, puis harmonisés et agrégés au niveau du groupe par le comité des risques. Les risques financiers établis sont dotés de paramètres quantitatifs dans le cadre de l’élaboration du budget, avant que la direction n’approuve l’analyse et l’appréciation du risque et ne les soumette pour approbation au conseil d’administration via le rapport sur les risques.

Situation en matière de risque et principaux risques

Les changements survenant actuellement dans l’environnement réglementaire influencent le travail de BLS à de nombreux égards. Les principaux thèmes déterminants pour le succès sont les suivants:

Environnement réglementaire

  • Le statu quo dans les domaines donnant droit à des indemnités est actuellement remis en question.
  • La Confédération semble privilégier une ouverture du marché, mais le cadre n’est pas encore clair. Cette situation comporte des risques réglementaires, tant pour le volet des coûts que pour celui des produits, par exemple en lien avec la concession du trafic grandes lignes.
  • L’éventualité de la suppression de cautionnements de la Confédération en tant qu’instrument de financement représente un risque important eu égard aux grands investissements à réaliser et à leur financement par des capitaux de tiers. Cette suppression pourrait entraîner une hausse significative des coûts de financement.
  • Du fait de la pression croissante sur les coûts exercée par les commanditaires, la négociation d’offres dans le trafic voyageurs régional se révèle de plus en plus difficile.

Développement ou limitation des activités

  • Le regroupement possible des gestionnaires d’infrastructure au sein d’une société de type Réseau Suisse SA entraînerait la résiliation de l’actuel contrat de gestion avec BLS Netz AG et la sortie de la filiale du groupe BLS.
  • L’entrée sur le marché du trafic grandes lignes ­s’accompagne de grands défis en termes d’investissement (par ex. acquisition de nouveau matériel roulant).
  • La mise en place du segment Immobilier requiert un financement à fort effet de levier en plus des fonds propres. Le marché immobilier doit être ­suivi de très près.

Sécurité et cyberrisques

Les cyberrisques constituent un enjeu majeur. La raison en est la dynamique des évolutions techniques, les nombreuses possibilités d’attaque ainsi que la mise en réseau croissante de systèmes à l’échelle ­interentreprises. En vue de réduire ces risques, BLS développe continuellement ses processus et systèmes sous l’angle de la détection précoce des cybermenaces et la protection contre celles-ci.

Risques financiers

De par son activité, BLS est exposée à divers risques financiers, dont les risques de liquidité, de change, d’intérêt et de contrepartie:

  • Risque de liquidité : les liquidités sont en permanence garanties, grâce à une planification continue, au suivi des fonds nécessaires, au maintien d’une réserve de liquidités minimales et aux lignes de crédit bancaire autorisées.
  • Le risque de change est limité par des garanties naturelles et des opérations à terme sur devises. La stratégie de couverture est contrôlée régulièrement et adaptée en cas de besoin.
  • Risque d’intérêt : l’échelonnement des échéances et un éventail de financement équilibré réduisent le risque d’intérêt. Au besoin, des instruments financiers dérivés peuvent être utilisés pour atténuer davantage le risque.
  • Risque de contrepartie : les contreparties financières sont contrôlées et surveillées de manière continue, et doivent respecter des valeurs limites fixées au cas par cas. Les risques de contrepartie opérationnelle sont surveillés de manière régulière.

Perspectives

Sur la plan stratégique

Le nombre de voyageurs dans les transports publics continuera d’augmenter dans les années à venir. Pour BLS, cela signifie qu’elle continuera à réaliser des travaux au niveau de l’infrastructure pour accroître les capacités, comme la mise en œuvre systématique de la commande à distance depuis la centrale d’exploitation de Spiez ou l’aménagement de tronçons à simple voie en tronçons à double voie, à l’image de celui réalisé actuellement entre Wabern et Kehrsatz. BLS réalisera en outre à nouveau d’importants investissements. L’acquisition de 52 nouveaux trains ­régionaux et la modernisation des ateliers de maintenance sont nécessaires pour assurer à long terme les prestations actuelles de BLS et faire face à la croissance du trafic prévue. D’autres investissements visent l’extension des modèles d’affaires actuels et permettront à BLS d’élargir et renforcer son domaine d’activité. Il s’agit notamment de l’entrée prévue dans le trafic grandes lignes ainsi que le développement de sites à proximité du réseau ferroviaire dans le ­segment Immobilier.

Pour pouvoir maîtriser la croissance dans les transports publics dans un contexte de pression accrue en termes de coûts et d’efficacité, BLS entend renforcer son efficacité et sa compétitivité à l’échelle de l’entreprise. Les processus commerciaux sont simplifiés et automatisés. BLS réduira ainsi graduellement ses coûts globaux de 50 à 60 millions par an jusqu’en 2023. BLS consacre au total 85 millions de francs à l’acquisition de systèmes informatiques visant l’automatisation des processus commerciaux ainsi qu’à d’autres investissements dans le cadre de ce programme d’amélioration de l’efficacité. Ce dernier permettra à BLS de continuer à contribuer au développement des transports publics et à l’amélioration de l’offre pour les voyageurs.

Sur le plan financier

BLS escompte une nouvelle croissance des produits des transports dans les segments Mobilité des voyageurs et Infrastructure grâce à l’augmentation continue du nombre de voyageurs et à l’entrée prévue dans le trafic grandes lignes. Elle mise également sur des produits des transports à nouveau en hausse dans le Trafic marchandises. Dans le même temps, BLS ­s’attend à une diminution des indemnités dans le segment Mobilité des voyageurs ainsi qu’à une baisse des indemnités d’exploitation de l’infrastructure en raison de la pression croissante sur les coûts exercée par la Confédération et les cantons.